Et si on parlait de l’historique du Projet VIVA BENOUE ?

Le coin de l’expert

ZOUTENE DOUFENE, Directeur Général de la Planification et de l’Aménagement du Territoire

Et si on parlait de l’historique du Projet VIVA BENOUE ?

Et si on parlait de l’historique du Projet VIVA BENOUE ?

Merci de me donner l’occasion de présenter le Projet VIVA BENOUE. En termes d’historique, il faut remonter à l’année 2012 avec les inondations qu’ont connues les régions de l’Extrême-Nord et du Nord. Ces inondations ont amené le Chef de l’Etat à se déplacer pour venir réconforter les populations de ces deux régions. A la suite à cette descente du Chef de l’Etat, et face au désastre causé par les eaux, il a instruit au Gouvernement la mise en place d’un programme ou de projets de développement. Car il était certes question de résoudre les problèmes d’inondations mais aussi d’aller plus loin, au  regard des indicateurs de développement assez faibles dans les deux régions de   l’Extrême-Nord et du Nord. A cela il faut aussi ajouter les régions de l’Adamaoua et de l’Est.

Le Projet Viva Bénoué s’inscrit donc dans ce vaste programme.

Commençons par l’Extrême-Nord, il y a eu en 2012 la mise en place du Projet d’Urgence de Lutte Contre les Inondations (PULCI), qui s’est achevé en 2020, après avoir construit notamment des digues, reconstruits les cases, réhabilité les rizières dévastées par les inondations de 2012, ainsi que les ouvrages hydroagricoles.

Sur les cendres du PULCI, il y’a eu la mise en place de ce que nous appelons aujourd’hui le Projet d’Aménagement et de Valorisation des Investissements de la Vallée du Logone (Viva Logone). Il y a le projet de construction du pont sur le Logone entre Yagoua au Cameroun et Bongor au Tchad. Il y a également les voies de contournement des villes de Maroua et de Kousseri et bien d’autres

Pour le Nord et dans la même perspective, il y a eu en 2021 la mise en place du  Projet d’Aménagement et de Valorisation des Investissements de la Vallée de la Bénoué (IVA BENOUE) et la construction du pont sur le Mayo Thiel entre le Nigeria et le Cameroun dans l’arrondissement de Gashiga précisément. Il y a aussi la voie de contournement de Lagdo qui est prévue. Car après la production qui sortira du Projet Viva Bénoué, il va falloir qu’on évacue ces produits. Il est donc prévu à cet effet une voie de contournement avec un deuxième pont sur la Bénoué.

En ce qui concerne la région de l’Adamaoua, il est envisagé l’aménagement de 35 000 hectares de périmètres fourragers dans les espaces de la SODEPA mais également au niveau du Mbéré, Faro et Deo et dans la Vina. Il y a aussi le projet du port sec de Mandeng. On peut citer comme ça dans la foulée plusieurs projets pour relever le niveau de développement et améliorer les indicateurs de développement dans les régions septentrionales dont celles de la Bénoué qui nous intéresse ici.

Pour revenir au Projet VIVA BENOUE, il s’agit principalement d’aménager 11 000 ha de périmètres dans la vallée de la Bénoué parce qu’il faut valoriser toute la vallée de la Bénoué. Depuis la construction du barrage de Lagdo dans les années 80, le potentiel dont dispose cette vallée n’a pas été suffisamment exploité. C’est donc dans ce cadre que ce projet a été mis en place par le Gouvernement du Cameroun, avec l’accompagnement financier de la Banque Mondiale. Sur le plan institutionnel, le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire en assure la maitrise d’ouvrage. Le Ministère de l’Agriculture ainsi que quelques autres acteurs dont le Ministère de l’Eau, le MINEPDED …apportent également un accompagnement capital à la mise en œuvre du Projet VIVA BENOUE. Nous avons également la Mission d’Etudes pour l’Aménagement et le Développement de la région du Nord (MEADEN) , qui est l’agence d’exécution de ce Projet, en ceci que c’est elle qui gère les  périmètres rizicoles et c’est elle qui va reprendre les acquis du Projet Viva Bénoué dans la perspective de la pérennisation.

Enjeux particuliers portés par le projet Viva Bénoué…

Il faut partir de la situation géographique de la région du Nord. Elle est à cheval entre trois frontières. Le Nigeria qui est un très grand marché, le Tchad qui est aussi un potentiel marché et la Centrafrique. Car la région du Nord est frontalière à la Centrafrique. Quand une région partage ses frontières avec trois pays, cela constitue pour elle un potentiel dont elle dispose.

Si on prend le cas spécifique du Nigeria, c’est un très grand marché au regard de la population importante de ce pays. De ce point de vue, le Gouvernement veut que la région du Nord constitue une sorte de hub sur le plan du développement économique.

L’autre potentiel est que la région du Nord est située entre les régions de l’Extrême -Nord et de l’Adamaoua qui fait le lien entre la partie septentrionale et la partie méridionale. Vous comprenez qu’à partir de sa position géographique, cette région est porteuse d’un potentiel énorme. En regardant de près la vallée de la Bénoué au prisme de Lagdo mais aussi la vallée du Faro, sans oublier que la région du Nord fait partie du grand bassin du Niger, nous voyons bien que la région du Nord constitue un des bassins importants de la partie camerounaise voire de tout le bassin du Niger.

Ces éléments, qui ont concouru à ce que cette région soit choisie pour adresser la question du développement de manière globale, afin  de faire de la région du Nord,  comme je le disais déjà, une sorte de hub, afin de pouvoir nourrir les autres régions notamment les régions de l’Extrême-Nord et celle de l’Adamaoua.

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